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Alex Lawther in Departure
Culture

Sur le divan avec Andrew Steggall, entre psychologie et nature dans Departure

By Manon Variol
20/05/2016

Andrew Steggall
Andrew Steggall

Si le nom d’Andrew Steggall ne vous est pas familier, vous devriez le garder en tête. Ce 20 mai 2016, le réalisateur lance son premier long métrage : Departure. Un drame émouvant sur des changements émotionnels majeurs, joué par des acteurs saisissants et tourné dans le Sud de la France. Et si une seule personne pouvait changer votre vision de la vie ? 

Andrew Steggall est un habitué des courts métrages. Il en a écrit et réalisé quatre, qui furent grandement appréciés du public. To The Marriage of True Minds, sur la vie de deux Irakiens à Londres, a remporté le prix Goethe du Zebra poetry festival de Berlin. Sparrow traite de la fragilité d’un vieil homme et The Door est une adaptation de la nouvelle de H.G. Wells retraçant l’histoire d’un homme hanté par un souvenir d’enfance. Dans The Red Bike, qui a reçu le prix Iris du meilleur court métrage, Steggall raconte le passage à l’âge adulte d’un jeune homosexuel. Un thème que le réalisateur a repris pour Departure. “Je voulais explorer l’idée selon laquelle nous savons les choses avant même de le savoir”, confie le réalisateur, “les personnages doivent apprendre à grandir avec ce savoir qui est en eux.”

Le début et la fin d’une histoire d’amour

Andrew Steggall avait l’idée de Departure avant même de réaliser son premier court-métrage. Un séjour dans la Montagne Noire, dans le Sud de la France, l’a inspiré pour son script. Departure, c’est l’histoire de Beatrice, une mère britannique et de son fils, Elliot, qui vont récupérer leurs affaires dans leur maison de vacances en France. Le garçon de 15 ans découvre sa sexualité pendant que sa mère prend conscience que son mariage est fichu. Leur vision de la vie va changer quand ils rencontrent Clément, un jeune Français très masculin. “La mère et le fils suivent deux chemins parallèles,” précise Steggall, “Clément leur fait porter un nouveau regard sur eux-mêmes et leur fait prendre conscience d’un désir physique.”

Juliet Stevenson dans le rôle de Béatrice
Juliet Stevenson dans le rôle de Béatrice

Un triangle affectif se crée entre les personnages. Béatrice, brillament interprétée par Juliet Stevenson, souffre en silence jusqu’à ce que son mari vienne vendre la maison. Elliot est un adolescent qui se découvre homosexuel, et se concentre sur ses propres sentiments, ignorant totalement la souffrance de sa mère. Le jeune et sensible poète tombe amoureux de Clément, un garçon solide en apparence, dont l’anglais est impressionnant pour un ado de la campagne française. Mais même les dialogues font référence à ce cliché, faisant presque sourire.

Alex Lawther et Phénix Brossard
Alex Lawther et Phénix Brossard

Alex Lawther est excellent en tant qu’Elliot, pour la première fois dans un rôle principal. Déjà connu pour avoir joué le jeune Alan Turing dans The Imitation Game, il a reçu pour Departure le prix du meilleur acteur au festival du film de Dublin. Et si son personage parle un bon français, cela était presque un problème pour Andrew Steggall. “Alex Lawther est bien meilleur en français qu’Elliot est censé l’être”, avoue le réalisateur, “nous avons dû simplifier sa prononciation et les dialogues.” Durant les auditions pour le rôle d’Elliot, Andrew Steggall a trouvé qu’Alex amenait une superbe poésie au personnage. Pour jouer Clément, il lui fallait un acteur qui soit complémentaire avec Lawther. Phénix Brossard, que l’on voit également dans Chocolat aux côtés d’Omar Sy, était un bon choix pour un jeune homme bourru dissimulant sa souffrance et sa gentillesse.

Un film britannique tourné en France

Le projet a mis du temps à voir le jour. Andrew Steggall explique : “Il nous fallait construire toutes les pièces de décor, trouver de l’argent et travailler avec les saisons changeantes du Languedoc.” Le meilleur atout de Departure est le lieu où l’histoire se déroule. La nature omniprésente est à couper le souffle, mise en valeur par la magnifique photographie de Brian Fawcett. La post-production s’est faite à Londres mais tout le film a été tourné dans le Sud de la France. Quand on lui demande pourquoi ce choix, Andrew Steggall met en avant la beauté du pays : “Il fallait que ca se passe dans un pays étranger pour que les personnages vivent un changement. La France ressemble à la Grande-Bretagne, en plus romantique. Et c’est ce que remarque Béatrice quand elle a bu. Elle affirme que ça se note dans la façon dont parlent les Français.

En bref, Departure est une histoire complexe qui se plonge profondément dans la psychologie de ses trois personnages principaux. Personnellement, j'ai aimé le film, mais trouvé la fin un peu trop mielleuse. Je vous recommande toutefois d'aller le voir et de vous faire votre propre opinion. A partir du 20 mai.

Andrew Steggall sera au Ciné Lumière le 22 juin pour un Q&A

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