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La Dépression - Un Malaise du Monde Moderne

By Myriam Laplanche
25/10/2010

 

 

 
  • 8% des français, soit près de 3 millions de personnes, ont vécu une dépression au cours des 12 derniers mois.
  • Une personne sur cinq dans le monde a vécu ou vivra un épisode dépressif au cours de sa vie.

Enquête du Ministère de la Santé de juillet 2009

 

Simple coup de déprime ou dépression ?

Parfois on peut avoir un « coup de déprime ». Il est difficile de s’extirper de son lit le matin, tout semble demander un effort et si l’on y ajoute une contrariété, on a une seule envie, se retirer du monde pour rester dans son nid.  Le fait de se sentir triste, d’avoir des « idées noires » ou des difficultés à s’endormir ne veut pas forcément dire que l’on souffre de dépression. Les moments de cafard et de doute font partie de l’existence. Heureusement pour la plupart d’entre nous cet état est passager et après quelques jours ou quelques semaines, ça va mieux. Mais en cas de dépression, ces pensées négatives sont quotidiennes et accompagnées d’un sentiment d’impuissance car il est difficile même d’imaginer que l’on pourra un jour y échapper.

La différence entre simple « coup de déprime » et dépression est que pour la personne dépressive, il est impossible de sortir de cet état.

 

Comment savoir si je suis dépressif ? Quels sont les symptômes ?

Les symptômes sont à la fois d’ordre psychologique et physique.

Le plus courant est le fait de voir tout en noir, de ne plus trouver aucun plaisir ou sens à la vie, et de se sentir continuellement déprimé et désespéré. A cela peut s’ajouter le sentiment d’être nul ou le fait de se sentir constamment coupable. Une envie suicidaire forte et répétée est le signe d’une dépression sévère.

Physiquement, la dépression s’exprime généralement par un manque d’énergie et  une fatigue constante. Il peut sembler surhumain d’avoir à se lever le matin. Ou au contraire, l’état d’agitation est constant, démontrant une forte anxiété, avec souvent des répercussions sur la capacité à se concentrer dans son travail.

L’état dépressif peut entrainer un changement radical des habitudes alimentaires avec une perte ou un gain de poids et des habitudes sexuelles, le plus souvent la perte du désir. Un autre signe est l’augmentation de la prise d’alcool ou de drogue pour tenter de réguler son humeur et de sortir de cet état.

Il existe plusieurs types de dépressions et les symptômes varient dans leur sévérité et leur nombre. La dépression se manifeste le plus souvent sous forme d’épisodes. Elle peut être réactive, c’est à dire survenir à la suite d’un événement stressant comme une séparation, la perte de son emploi ou la mort d’un proche. Si l’épisode est isolé, un soutien thérapeutique de quelques mois peut être bénéfique. Ces épisodes dépressifs peuvent être récurrents et il n’est pas toujours possible d’identifier un élément déclencheur. Quand la dépression s’installe dans le temps, on parle de dysthymie ou de dépression chronique. Si une personne souffrant de dépression chronique est affectée par un événement stressant on parle de double dépression. Dans les cas de dépressions les plus sévères, c'est-à-dire quand la personne ne « fonctionne » plus, ou est fortement suicidaire une hospitalisation et une prise en charge complète peuvent être nécessaires.

 

Qui est touché par la dépression ?

Une personne sur cinq dans le monde a vécu ou vivra un épisode dépressif au cours de sa vie, cette maladie qui touche tous les âges et toutes les couches de la société. Cependant,  elle n’est pas toujours bien diagnostiquée. 1 à 2% des enfants sont affectés et environ 15% des adolescents. Concernant cette dernière tranche d’âge, les symptômes dépressifs sont souvent mis sur le compte de la crise d’adolescence et la maladie est mal reconnue. Les adolescents et les personnes âgées sont moins enclins à consulter et à demander de l’aide. Selon les statistiques il y a en France deux fois plus de femmes que d’hommes qui souffrent de dépression quoique ces chiffres reflètent peut-être seulement que ces dernières sont plus nombreuses à consulter.

 

Pourquoi devient-on dépressif ?

Il n’existe pas une cause mais des causes. La dépression peut s’expliquer par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. L’explication biologique, met l’accent sur les symptômes physiques décrits ci-dessus et prend en compte les prédispositions génétiques et le mauvais fonctionnement des neurotransmetteurs dans le cerveau. Les approches psychologiques s’intéressent aux émotions ressenties, aux sentiments de culpabilité, de tristesse et de désespoir et voit la dépression sous l’angle d’un deuil inachevé. Pour les théories sociales c’est la perte du lien social et ou du lien affectif qui est l’élément déclencheur. Un premier évènement négatif, par exemple la perte de son emploi, impacte sur la capacité à agir de l’individu et à trouver sa place dans la société, et ce comportement augmente à son tour l’exclusion sociale.

Aujourd’hui l’avancée de la science permet de faire le lien entre ces différents facteurs en démontrant que les évènements négatifs et positifs de la vie ont impact sur la chimie cerveau.

Ce ne sont pas que les aléas de la vie qui sont à l’origine de la dépression mais l’impact qu’ils ont sur l’individu et la capacité de ce dernier à réagir. Certains facteurs psychologiques et sociaux vont protéger ou au contraire exacerber le risque de dépression. 

Les expériences passées sont déterminantes car elles ont des répercussions sur ce que nous ressentons dans le présent. Un épisode dépressif inexpliqué peut avoir son origine dans un ou plusieurs évènements passés qui n’ont pas pu être explorés et résolus à ce moment là.

La réaction de l’entourage est aussi primordiale : être entendu et reconnu dans sa souffrance protège de la dépression. Cela s’applique à l’entourage familial mais également à la société en général. L’Université de Liverpool a analysé les dossiers de 165000 personnes dépressives dans cinq pays. Il en ressorti que la dépression est remarquablement stable en milieu rural alors que sa présence en milieu urbain varie fortement selon les pays, allant de 3% de la population à Santander en Espagne jusqu'à 18% à Liverpool. Ces résultats sont surprenants et peuvent sans doute être expliqués si l’on prend en compte l’importance de l’existence d’interactions sociales denses dans la prévention de la dépression.

 

Que puis-je faire face à ma dépression?

La personne souffrant de dépression elle-même peut penser qu’elle doit s’en sortir toute seule, que c’est de sa faute si elle est comme ça et  que demander de l’aide, c’est être faible. Ceci est faux. La dépression nécessite d’être traitée. Plus tôt elle sera reconnue et prise en charge, plus il sera possible d’éviter l’aggravation des symptômes et de la laisser s’installer. 

Un suivi thérapeutique est reconnu comme étant un traitement efficace de la dépression car il permet d’explorer l’origine du mal être et comprendre les émotions négatives ressenties dans le cadre d’une écoute adaptée.

Une thérapie seule est recommandée dans le cas d’épisodes dépressifs récents ou d’intensité moyenne. Dans les cas d’épisodes dépressifs caractérisés ou de dépression chronique, un traitement médicamenteux est aussi utile car il permet de soulager les symptômes et de diminuer la souffrance.

Accepter de se faire aider est un premier pas vers la guérison car c’est faire le choix de prendre son destin en main.

 

Comment l’entourage peut-il aider la personne dépressive?

L’entourage peut se sentir impuissant et ne pas savoir comment s’y prendre avec une personne dépressive. Il n’est pas rare de vouloir que la personne se ressaisisse, de lui prodiguer de bons conseils ou d’avancer une foule d’arguments pour lui prouver qu’elle n’a pas de raisons de se sentir déprimée. Malheureusement ce comportement, même bien intentionné, nourrit les sentiments de culpabilité et d’impuissance propres à la dépression.

Les personnes dépressives ont besoin que l’on s’occupe d’elles et qu’on les rassure. Une écoute empathique, des signes d’affection et tout simplement passer du temps ensemble représentent une aide précieuse.

Mais le soutien de l’entourage ne remplace pas un travail thérapeutique avec un praticien qualifié et expérimenté, dans un environnement rassurant et propice à la réflexion et à l’exploration.

 

Pour plus d'information, contacter:

Myriam Laplanche

Psychothérapeute

The Montpellier Practice, Londres

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