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Mohamed Hamidi at the London's Favourite French Film
Culture

“La Vache” : Mohamed Hamidi, Jacqueline et Fatah - Une France pas comme les autres

By Manon Variol
28/09/2016

Le nouveau film de Mohamed Hamidi est une histoire d’amour pas comme les autres : celle de Fatah et Jacqueline... sa vache ! Ce bon vieux fermier algérien la chérit plus encore que son épouse. La Vache, diffusé en première britannique lors du London’s Favourite French Film le 22 septembre, est un feel-good movie dépeignant une France solidaire et chaleureuse. Il s’agit du deuxième long-métrage de Mohamed Hamidi, après Né Quelque Part.

Lambert Wilson with Jamel Debbouze, Jacqueline and Fatsah Bouyahmed. Photo : Jean-Claude Lother
Lambert Wilson avec Jamel Debbouze,
Jacqueline et Fatsah Bouyahmed

Fatah est un utopiste. Dans son bled algérien, où tout le monde ou presque s’appelle Mohamed, il n’y a qu’un seul ordinateur. En arrosant son petit potager en chantant “Joe le taxi" de Vanessa Paradis, Fatah rêve de faire concourir sa vache au Salon de l’agriculture. Il écrit chaque année dans le but d’obtenir le fameux pass d’entrée pour sa belle Jacqueline, jusqu’au jour où il reçoit la lettre lui donnant l’autorisation d’amener son bovin. Tout le village se cotise pour que Fatah puisse réaliser son périple à pieds jusqu’à la capitale, sous le regard étonné des Français.

Au travers de son film, Hamidi met en scène un personnage naïf, toujours heureux malgré les petits couacs, et tellement sincère qu’il en devient touchant. Elle est où ta femme ? Elle est morte ?” Une question que l’on n’aimerait pas entendre. Mais venue de la bouche de Fatah, on ne manque pas de sourire. Il est joué par Fatsah Bouyahmed, un acteur inconnu du grand public. Il est aux côtés de Jamel Debbouze, dans la peau d'un jeune homme reniant ses origines, et de Lambert Wilson qui joue un comte fauché et ne pouvant plus payer sa superbe demeure. Tous oublient leurs problèmes face à la gentillesse de ce fermier, qui agit comme un antidote contre le malheur des Français. 

A l’occasion de la première britannique de La Vache, diffusé pendant le London’s Favourite French Film, Mohamed Hamidi a répondu à nos questions :

FranceInLondon : Vous êtes agrégé d’économie et avez enseigné cette matière pendant des années. Qu’est-ce qui vous a fait changer pour le cinéma ?

Mohamed Hamidi. Photo : Jean-Claude Lother
Mohamed Hamidi

Mohamed Hamidi : J’ai toujours voulu raconter des histoires. Toute ma vie j’ai baigné dans l’art, j’ai fait beaucoup de musiques de film. L’économie était une découverte pendant mes études mais je n’ai jamais cessé d’avoir envie d’être narrateur.

Je me considère beaucoup plus comme un auteur que comme un réalisateur. J’ai  écrit mon premier long-métrage Né Quelque Part en deux semaines, en pendant le publier en roman mais on m’a conseillé de le filmer. C’est là que j’ai découvert le cinéma. En parallèle, je faisais beaucoup de mise en scène de spectacles notamment avec Jamel Debbouze. Mais en effet, j’ai sacrément changé de profession, et j’en suis ravi !

Et c'était une excellente reconversion puisque vos deux premiers films ont été récompénsés !

Ah, c’est la chance du débutant ! (rires) Né Quelque Part était un film assez personnel que l’on a présenté à Cannes. C’est gratifiant de savoir que les histoires que l’on raconte plaisent aux gens.

La Vache a reçu des prix (Grand Prix d’Alpe d’Huez, Choix du Public et Meilleur acteur pour Fatsah Bouyahmed, ndlr.) mais la vraie récompense est que le film a plu au public. Il est toujours diffusé un peu partout dans le monde aujourd’hui, ce qui est très valorisant et fait chaud au cœur.

Comment vous est venue l’idée de La Vache ?

J’avais envie de faire un road-movie à travers la France, car j’ai beaucoup parcouru le pays notamment pour mes tournées avec Jamel et d’autres artistes. Je trouvais intéressant de raconter la France à travers un regard extérieur. 

Un jour Fatsah Bouyahmed m’a parlé d’un de ses oncles, un paysan plutôt marrant, qui voulait toujours avoir des infos sur le Salon de l’Agriculture. Donc je me suis dit : “Et si le type partait de son bled avec une vache et traversait la France à pieds ?”

Pour moi, c’est plutôt une manière de raconter le pays à 3km/heure.

Fatsah Bouyahmed, Jacqueline et Mohamed Hamidi. Photo : Jean-Claude Lother
Fatsah Bouyahmed, Jacqueline et Mohamed Hamidi

Quel message essayez-vous de faire passer à travers le regard naïf de Fatah ?

Le personnage est assez proche de mon père, qui est un paysan, parti de son petit village pour venir en France dans les années 60 avec une envie de découvrir le pays malgré le décalage culturel. En des temps comme aujourd’hui, le message c’est que chaque personnalité est différente. On fait de catégories en parlant des immigrés, les Algériens, les musulmans… Alors que l’on a en face de soi des individus avec leur caractère, leur histoire. En mettant en avant un personnage comme Fatah m’a permis de montrer que derrière ces grands termes, il y a des personnes avec une famille, des rêves, des utopies.

Souvent, on a trop tendance à penser que ce qu’on voit dans les médias, c’est la réalité. Alors que ce n’est pas du tout ce que l’on vit au quotidien. Je ne suis pas dupe : en France, il y a du racisme, le Front National, des tensions… Ce film me permet de contrebalancer avec une histoire simple qui pour moi est comme un conte.

Vous montrez un humour tout en douceur dans ce film. Pensez-vous que le public britannique y sera sensible ?

Je pense que oui, car j’ai toujours pensé que l’humour algérien est similaire à l’humour anglais. Les deux sont très absurdes et pince-sans-rire. J’aime beaucoup les Monthy Python et Ricky Gervais qui font beaucoup d’auto-dérision. Je trouve que la meilleure forme d’humour est d’inviter le public à rire de soi.

La Vache a été diffusé aux Londoniens lors du LFFF, et j’ai l’impression que le message est passé, donc je suis très heureux.

Nous voulions inviter Jacqueline au London’s Favourite French Film mais elle semble bien occupée ! Où est-elle ?

Je ne l’ai pas vue depuis longtemps, il faut que je passe la voir ! Elle est à Fontainebleau chez son dresseur. Elle avait fait la promo avec nous, elle s’est baladée partout en France.

En fait, il n’y a pas une vache mais trois. La Jacqueline française, l’actrice principale, une doublure, et une Jacqueline marocaine, qui vient d’avoir un veau.

Vous avez des projets pour la suite ?

Oui je suis en train d’écrire un film que j’espère tourner en 2018. Je continue également ma route avec Jamel Debbouze, on écrit le prochain Marrakech du Rire. J’adore ce spectacle, pour moi c’est une vraie récréation. 

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