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Women's Day
Life and Style

Devrait-on encore célébrer la Journée de la Femme

By Adrienne Benassy
12/03/2013

Christine Lagarde est directrice du FMI et JK. Rowling compte parmi les plus riches de la planète. Loin de l’époque des suffragettes, les françaises et les britanniques ne vivent plus sous le joug des hommes, voire s’imposent dans les cercles les plus influents du monde. Alors pourquoi s’acharner à célébrer la journée de la femme ?

Les françaises et les anglaises votent, vont à l’école, à l’université, peuvent choisir leur carrière, entrer dans l’armée, accéder à des postes à haute responsabilité, sont protégées par la loi contre l’harcèlement sexuel...

Première femme Premier ministre au Royaume-Uni, politicienne hors paire, Margaret Thatcher n’est-elle pas l’exemple que les femmes excellent aussi dans un monde dominé par les hommes ? Sans parler de Christine Lagarde qui est une des femmes les plus puissantes au monde, huitième dans le classement des femmes les plus influentes selon le magazine américain FORBES.

Youssef Boutros Ghali - Dominique Strauss Kahn - Christine Lagarde

Devant la réussite prouvée des femmes dans tous les milieux, qu’ils soient académiques ou professionnels, l’existence d’une journée dédiée à la cause féministe semble quelque peu obsolète. À quoi bon organiser des manifestations féministes si les femmes en France et en Grande-Bretagne n’ont plus rien à revendiquer ?

Pire, cette journée est souvent détournée et finit par stigmatiser les femmes plutôt que de les mettre à l’honneur. Le 8 mars, il n’est pas rare d’entendre « Allez, aujourd’hui c’est ta journée, je fais la vaisselle » ou bien de recevoir des fleurs comme s’il s’agissait d’un doublon de la Saint-Valentin. D’ailleurs, le site internet français consacré à la Journée de la femme préconise à ses dernières de prendre un congé et de rester chez elles car « les réflexions misogynes redoublent ce jour-là.» Pas vraiment de quoi se réjouir, après deux siècles de lutte féministe.

 

Extrait du site du 8 mars en France

Mais c’est justement le déferlement de commentaires misogynes en ce 8 mars qui devrait nous mettre la puce à l’oreille. La Journée de la femme n’est-t-elle pas plutôt là pour rappeler que tout reste encore à faire, ou presque.

Les réactions des femmes sur twitter face aux déclarations antiféministes de Carla-Bruni ont montré que la lutte pour le droit des femmes est loin d’être désuète aujourd’hui. 

« Dans ma génération, on n’a pas besoin d’être féministe. Il y a des pionnières qui ont ouvert la brèche. Je ne suis pas du tout une militante féministe. En revanche, je suis bourgeoise. » L’ex-première Dame de France s’est immédiatement attiré les foudres des internautes, qui ont évoqué toutes les raisons pour lesquelles le féminisme est encore nécessaire à l’heure actuelle. Laurence Rossignol, sénatrice socialiste de l’Oise lui rétorque notamment « #cherecarlabruni : tant qu’one me demandera si je suis l’assistante du sénateur, la génération suivante aura besoin de féminisme. ».

Certes, entre le 8 mars 1857, date qui est à l’origine de la journée de la femme, et le 8 mars 2013, la condition des femmes s’est considérablement améliorée en France comme en Grande Bretagne. Mais, de chaque côté de la Manche, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Un des exemples les plus flagrants est la différence des salaires entre hommes et femmes. Le rapport de l’INSEE publié le 6 mars 2013 montre que les françaises gagnent 20% moins que les français dans le secteur privé et 13% de moins dans le secteur public. Quant aux anglaises elles gagnent 18,4% de moins que les hommes dans le secteur privé et 9,2% dans le secteur public (rapport TUC).

Non seulement la parité est plus un idéal qu’une réalité en France et au Royaume-Uni, mais les inégalités homme femme sont d’autant plus criantes dans le reste du monde.

41 millions de filles sont exclues de l’éducation dans le monde et 515 millions de femmes sont analphabètes, selon le Rapport de l'Unesco (2010). Le cas extrême du Burkina Faso où seulement 8% des filles font des études secondaires, prouve que nous sommes à cent lieux d’un féminisme devenu désuet.

Plus graves encore sont les violences commises à l’égard des femmes, qu’il s’agisse de l’excision, du viol, des femmes battues ou des violences conjugales. Par exemple, chaque année trois millions de petites filles sont excisées, tandis que 140 millions de femmes le sont déjà, principalement en Afrique et Asie. 

 

Excision

Véritable cristallisation du mauvais traitement des femmes, la condition des afghanes sous le régime taliban est pis que celui des animaux. Elles sont emprisonnées chez elles, ne peuvent pas interagir avec d’autres hommes que leur mari, ne peuvent exercer aucun autre rôle que celui, de procréer, satisfaire les besoins sexuels de l’homme ou de se charger des tâches domestiques.

Loin de devenir un reliquat du féminisme vindicatif des années 1970, la Journée de la femme est l’occasion d’informer nos sociétés sur le mauvais traitement des femmes dans le monde, mais surtout d’agir pour résorber ces inégalités. À cet égard, le Royaume-Uni comme la France, organisent de nombreuses manifestations et évènements, le thème choisi par les Nations Unies de cette année étant la violence.

Le samedi 9 mars les londoniens ont marche dans les rues pour informer le public sur mauvais traitement des femmes. Dans un autre style, ils ont mis en place un marché à Spitalfields Market pour célébrer la créativité et le potentiel des femmes. Mais surtout de nombreux événements de charités ont organisés pour lever des fonds destinés à aider les femmes dans le monde.

De son côté Paris est moins porté vers l’aspect militant et international de cette journée et se focalise sur des manifestations commémoratives, des conférences et des activités culturelles en l’honneur de la femme. Au programme, une mise à l’honneur des femmes dans l’art dans les musées de Paris (Le Petit Palais, le Musée Carnavalet, Le Louvre). Ou encore une Conférence « Femme Tibétaines en résistance » à la Mairie du 11earrondissement. Insolite, toutes les motardes de Paris se rejoindront le 11 mars à l’occasion de la journée de la femme pour montrer leur engagement dans une discipline encore considérée comme masculine. Par ailleurs, certaines associations ont incité les parisiennes à battre le pavé le 8 mars au soir pour exiger toujours plus de parité.

La Journée de la Femme, si elle peut paraître désuète si l'on compare le droit des femmes d’aujourd’hui à celui qu'elles avaient au XIXe siècle, a encore beaucoup à faire pour lever le voile sur les inégalités hommes/ femmes, mais surtout pour les résorbers grâces à des manifestations, levées de fond ou évènements culturels qui ont comme objectif premier d'améliorer la condition féminine dans le monde. 

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